"Cette vallée de Gellone est un lieu si retiré que quiconque aime la solitude doit nécessairement s'y trouver. On s'y voit de toute part environné de trés hautes montagnes et ce n'est peut-être que pour se livrer à la prière et à la méditation que l'on va chercher une pareille retraite" (Ardon, disciple de Saint Benoît d'Aniane).
C’est dans la solitude du val de Gellone, que le légendaire Guilhem, comte de Toulouse et cousin de Charlemagne fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, réformateur de la règle bénédictine, Guilhem emportera dans sa retraite une précieuse relique de la Vraie Croix. Après sa mort en 812, la légende transmise par la geste de Guillaume d'Orange et chantée par les trouvères s'empare de l'histoire pour faire de Guilhem, un Saint honoré durant tout le Moyen-Âge. Dès le X°siècle, le rayonnement spirituel de Gellone s'affirme et le monastère s'impose comme une halte recommandée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. A partir du XI° siècle, sur l'emplacement choisi par Guilhem sera édifié l'un des plus admirables témoignages du premier art roman languedocien, tant par la hardiesse de sa structure, l'équilibre de ses proportions que la rigueur de son style. Les conflits de l'histoire n'épargneront pas le monastère. La révolution mettra d'ailleurs fin à la vie monastique déjà affaiblie. Au XI° siècle, le cloître sera dépouillé de ses sculptures dont une belle collection se trouve aujourd'hui au Musée des cloîtres à New-York. D'autres élements sont réunis sur place, dans la belle salle voutée de l'ancien réfectoire des moines. Aujourd'hui, la Communauté du Carmel Saint Joseph rend à l'abbaye sa destination religieuse. En 1998, l'Abbaye de Gellone est classée au Patrimoine Mondial par l'U.N.E.S.C.O. au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.