Commencé dès 1782 par Jean-Pierre Cavaillé, le grand-père d’Aristide Cavaillé-Coll, cet orgue est l’un des plus beaux témoins intacts de l’orgue classique français, exemple parfait d’un « petit huit pieds » de couvent. Il se compose de vingt-sept jeux répartis sur trois claviers et pédalier « à la française », accordés quasiment à leur ton d’origine (aujourd’hui La = 415 Hz), suivant le tempérament mésotonique d’après Dom Bedos. Après un important relevage en 1968, Alain Sals, facteur d’orgue à Entrechaux (Vaucluse), termine l’instrument en 1984 par la construction de la tuyauterie et de la mécanique du positif de dos laissé inachevé à l’approche de la Révolution de 1789, ainsi qu’un important travail sur la soufflerie. Le buffet en noyer et tilleul a été restauré en 1981 par la maison Férignac. En l’an 2000, un travail complémentaire a permis de restaurer la mécanique ancienne, les sommiers de Jean-Pierre Cavaillé, et de procéder à un accord général. Depuis 2012, le facteur d’orgue Michel Formentelli (Camerino, Italie) assure l’entretien de l’instrument. On commence par lui confier une restauration à l’identique des claviers, complétée, en cette année 2014, par un relevage complet de l’orgue qui lui redonne ses sonorités historiques.
Depuis une quarantaine d’années, l’Association des Amis de Saint-Guilhem-le-Désert oeuvre à la sauvegarde et à la protection de cet instrument d’exception, et à l’organisation de diverses manifestations de mise en valeur de cet orgue, soutenue par l’engagement des deux titulaires-conservateurs de l’orgue, Frédéric Muñoz (également directeur artistique des Heures d’Orgue) et Peter Weinmann. |